Vous avez peut-être assisté à une course de chevaux. Mais connaissez-vous les courses de lévriers ? Oui ? Vous savez certainement que ça existe, mais moi, j’y ai assisté ! Et à Belfast qui plus est. Personnellement, ce fut ma première soirée de courses et les premiers paris de ma vie. Et quelle soirée !
Cela commence par le trajet. Et oui, il faut prendre la voiture pour vous rendre au cynodrome (c’est comme cela qu’on appelle un hippodrome pour les chiens) qui se trouve en proche banlieue. Nous avions réservé nos billets sur internet, incluant le repas et 2 paris à 1£ dont je vous expliquerai plus bas le concept. Le restaurant se trouve en aplomb de la piste pour avoir le meilleur point de vue. Nous commandons rapidement à manger et à boire, puis nous nous plongeons dans le livret qui nous est fourni. Il y a plus d’une dizaine de courses prévues ce soir, et sur chaque course, six chiens sont sur la liste de départ. Bon, je commence à me dire que la soirée va être longue et que je partirai sans doute avant la fin. Mais ça, c’était avant !
Je place un billet de 10£ sur la table en me disant qu’il sera de toute façon perdu. 10£, ce n’est pas cher pour passer une bonne soirée. Chaque pari coûte au minimum 2£, en jouant une course sur deux, cela permettra de jouer toute la soirée. La première course part, nous ne prenons aucun pari, nous sommes simples spectateurs. Le livret nous donne de nombreuses indications sur le poids, l’âge, le résultat des courses précédentes, etc., mais nous faudra bien une demi-heure pour arriver à décrypter les différents tableaux. Pour le premier pari, on ne prend pas trop de risque, nous misons sur le premier arrivé pronostiqué par notre guide. Les chiens sont accompagnés de leurs éleveurs et sont présentés aux spectateurs, puis placés dans les boxes de départ. Un lapin placé sur des rails est lancé à pleine vitesse, et au passage des boxes, les portes s’ouvrent ! Les chiens se ruent dehors à la poursuite de ce lapin qu’aucun chasseur n’aurait réussi à viser tellement il va vite. À une vitesse ahurissante, les chiens parcourent leur premier virage, puis leur second avant d’arriver sur la grande ligne droite qui fait face aux spectateurs qui commencent à crier. J’essaie de repérer celui sur lequel j’ai misé 2£. IL EST EN TÊTE ! Je me lève, je commence à l’encourager en criant, et en le voyant franchir la ligne d’arrivée, j’exulte ! J’ai gagné 3£40 !!!
Nous nous remettons de nos émotions, pendant que se prépare sur les écrans la course suivante relayée par le réseau local d’un autre cynodrome situé dans une autre ville. Cela nous donne environ 15 minutes pour nous préparer à la course suivante. Nous commençons à comprendre le mécanisme des cotes. Cette fois-ci, nous ne suivons pas le pronostic et nous tentons une autre bête. Nous commençons à nous prendre au jeu, la tension augmente, le pouls s’accélère… mais le miracle n’a pas lieu une seconde fois, notre chien ne gagne pas cette fois-ci. Il finit même bon dernier. Je pensais avoir commencé à comprendre, je me rends compte qu’en fait, je ne comprends rien ! Les courses s’enchaînent toutes les 15 minutes avec ses désillusions, mais aussi ses victoires.
Nous regardons enfin les deux paris à 1£ qui étaient inclus dans nos billets et qui ont été faits automatiquement sur 5 et 7 courses. Pour gagner, il faut que toutes les courses soient gagnées comme indiqué sur le billet, sinon c’est terminé. Autant dire qu’il y a peu de probabilité pour que cela arrive, mais qui sait, avec un peu de chance ? Sans même nous en apercevoir, nous arrivons à la dernière course. Nous quittons notre confortable table à l’intérieur pour nous rendre sur le bord du champ de course. Entre les victoires et les défaites, je suis en positif par rapport à ma mise initiale de 10£. Je tente donc un grand coup : 6£ sur le même chien ! Et sans suivre les pronostiques ! Les propriétaires amènent et présentent les chiens – nous commençons à être rodés au rituel d’avant départ. Les six chiens partent comme une flèche. J’essaye de les prendre en photo (le flash est interdit !), mais ils ne laissent qu’une traînée sur l’écran de mon téléphone. Mon chien est second mais à la fin du premier tour, il remonte sur le premier. Dernière grande ligne droite et virage avant la fin, le numéro 5 sur lequel j’avais tout misé fini par dépasser le premier et termine la course en tête !!! La soirée se termine en beauté. Avec la cote, je récupère 15£. De quoi passer une bonne soirée dans un pub irlandais !
Il est déjà 23 h et nous ne nous sommes même pas aperçus qu’il était aussi tard. Dans la voiture, de retour vers notre hôtel en centre ville de Belfast, nous refaisons les courses dans notre tête. Nous passerons sans doute la nuit à rêver de chiens qui courent après un lapin.
Simon