Ah Noël… ses lumières, sa douce neige blanche, ses chansons, ses gourmandises et des cadeaux par milliers : le bonheur pour tous les enfants ! Vraiment ? Pas si sûr… il ne faut pas oublier que dans le sillage du Père Noël se cachent quelques créatures maléfiques venues pour punir les enfants qui n’ont pas été sages. Plus ou moins connus ou oubliés, voici l’inventaire du côté obscur de Noël.

Dans l’ombre de Saint Nicolas

Si le Père Noël que nous connaissons tous aujourd’hui n’est accompagné que de ses rennes, son modèle originel, Saint Nicolas, faisait lui le tour des maisons avec son comparse maléfique. Père fouettard (Est de la France), Belsnickel (Bavière et Autriche), Zwarte Piet ou Pierre le Noir (Hollande), Father Flog ou Spanky (Etats-Unis), il connaît bien des variantes de noms et d’aspects mais son rôle est le même : punir les enfants qui n’ont pas été sages. Le martinet est son outil de prédilection et le charbon est le cadeau qu’il adore distribuer.

Si pour certaines de ses représentations, son visage est noir, ce n’est pourtant pas à cause du charbon. En Hollande, Zwarte Piet (Pierre le Noir) est un personnage de couleur que certains associent à un Maure d’Andalousie, à l’époque où celle-ci était musulmane, ou à un esclave africain. C’est aujourd’hui un sujet de polémique quant aux relents racistes et colonialistes de ce personnage qu’on adore détester.

Moins polémique, mais bien plus effrayant le Krampus, est un monstre cornu venu d’Autriche et qui accompagne lui aussi le Père Noël en frappant avec sa chaîne rouillée et en distribuant ses charbons. Délicieux programme pour les petits garnements.

 

Des monstres mythologiques

Indépendant du Père Noël, il existe également tout un bestiaire de créatures bizarres, héritées des mythologies païennes et qui envahissent les campagnes à la période de Noël. L’Islande, en digne terre de légendes, n’en manque pas. On y trouve ainsi Gryla, pour certain c’est une femme troll, pour d’autres une géante, ou encore une créature mi humaine dotée de 15 queues… Dans tous les cas, un aspect bien rebutant. Sa particularité: enlever les enfants pas sages et les dévorer. Elle adore particulièrement le ragoût de chenapans.

 

Toujours en Islande, Jólakötturinn est un grand chat noir. Rien à voir avec nos « lol cats », celui-ci est terrifiant. Sa manie : dévorer tous ceux qui n’ont pas de nouveaux vêtements au 25 décembre. Un toc bien étrange, mais qui s’explique par le fait que décembre est le mois où les tisserands devaient finir leurs ouvrages. Un moyen comme un autre de leur mettre la pression, les enfants n’ont pas l’exclusivité des punitions.

 

Perchta, pour sa part, a le plus beau des aspects : une jolie jeune femme à la peau porcelaine. Mais il ne faut pas se fier à la beauté (froide) de cette ancienne déesse germanique. À la période de Noël, elle visite les maisonnées et si elle y trouve des enfants qui n’ont pas été sages… elle les éventre ! Même punition pour les domestiques. Par contre, s’ils ont été obéissants et dociles, elle leur distribue quelques pièces. Une forme d’étrennes…

Au Pays de Galles, on peut rencontrer à la période de Noël, l’inquiétante Mari Lwyd : un crâne de cheval habillé d’une cape blanche… Agité au bout d’un bâton, il est porté par un groupe de personnes qui passent de maison en maison chanter des psaumes de Noël… C’est presque un Halloween tardif.

 

Monstre d’aujourd’hui

Le Grinch est un conte américain datant de la fin des années 50. Il fut popularisé par différentes adaptations au cinéma, dont la plus connue est celle de 2000, interprétée par Jim Carrey. Ce croque-mitaine cache sous sa méchanceté le désir refoulé d’être un enfant normal. Jaloux, il s’acharne à perturber les fêtes de Noël pour combler sa frustration.

 

Comme quoi des mythologies antiques aux troubles pathologiques contemporains, les monstres de Noël ont encore de beaux réveillons devant eux !